Condescendance
- michmichb
- 13 févr. 2015
- 4 min de lecture
Cela fait une semaine que je suis parti.
Vous vous attendez peut-être à un récit de mes pérégrinations à la recherche d’un travail, mais en réalité je suis bien trop concentré sur ma tâche pour avoir l’envie d’en écrire un morceau. Le temps viendra.

Aujourd’hui j’ai décidé de vous parler d’un truc chiant. Genre vraiment chiant. Le truc dont tous les journaux parlent depuis des années, dont personne ne comprend rien, ou du moins tout de travers, et qui au final est devenu cette espèce de sujet dont on parle à la télé lorsqu’on a rien à dire.
La Grèce. Enfin, le problème grec. Parce que parler de la Grèce en général c’est un peu trop ambitieux, le problème grec est déjà bien assez compliqué. Et parce que oui il y a un problème. Financier selon l’Union Européenne. Humain selon les Grecs.
Essayons de résumer les faits :
La Grèce est entrée dans l’UE en mentant sur ses comptes
La Grèce a comme bien d’autres pays (et comme la France) vécu au-dessus de ses moyens pendant un temps, mais c’est bien ce que le monde attendait d’elle, et de nous.
La Grèce a fait défaut (pendant une crise qui a été créé par le système même qui lui demandait implicitement de s’endetter) et a dû demander de l’aide à l’Union Européenne
L’Union Européenne y a répondu favorablement (ce qui a mon sens est tout naturel à partir du moment ou le pays fait parti de l’Union, sinon l’Union n’a aucun sens). Mais elle l’a fait en humiliant les Grecs et en leur demandant des sacrifices inhumains dans un très court terme.
L’Union Européenne prête des dizaines de milliards d’euros à la Grèce à un prix assez conséquent. En fait la France, sur les 20 Milliards qu’elle a prêté à la Grèce s’est fait 900M€ d’intérêt rien qu’en 2014. (CA C’EST JUSTE POUR TOUS CEUX QUI N’ONT DE CESSE DE DIRE QU’ON LEUR DONNE DE L’ARGENT, NON ON LEUR PRETE ! COMME UNE BANQUE ! ON GAGNE DE L’ARGENT SUR CE PRET !)
L’Union Européenne a demandé à la Grèce des réformes qu’elle a commencée, mais qui sont au final, pour nombres d’entre elles de mauvaises réformes pour le pays mais certainement de bonnes affaires pour les pays alentours et les investisseurs. La Grèce a tout bonnement dû brader ses biens, des îles, des ports etc. qui auraient pu être des moyens pour les comptes publics de retrouver de l’embonpoint si ils avaient été restructurés et non tout simplement vendus.
Les Grecs ont été appelé à voté démocratiquement en début d’année 2015 et ont élu un parti de gauche radicale (en gros un parti un peu plus à gauche que le PS mais pas tant que ça, mais qui semble juste vouloir tenir ses promesses à contrario du PS)
L’UE a vu le diable en ce parti, et a peur de ce que ce parti peut faire à leur encontre. L’UE a réellement fait acte de condescendance à leur égard. Bravo les gars, on n’a pas honte de vous.
Enfin, les Grecs demandent à l’Allemagne de payer une dette qu’elle lui doit depuis l’après guerre, qui implicitement avait été mise de côté par les grecs, parce que l’Allemagne avait besoin de se reconstruire.
L’Allemagne n’est pas de cet avis à propos du remboursement de cette dette. (Le montant actualisé de cette dette est d’environs 150 milliards d’euros, son remboursement effacerait la dette de la Grèce de moitié, et la remettrait sur de très très très bon rails pour l’avenir)
Voilà où on en est.
Au final tout ce que semble demander la Grèce pour le moment c’est de la reconnaissance et du temps, et non de la condescendance et du vol, mais il faut admettre que c’est assez demandé à Miss MERKEL étant donné que la condescendance semble être son way of life.
Mais au final, les allemands quand ils ont élu Hittler (démocratiquement) (Godwin point, je sais ...) au pouvoir, étaient environs dans la même situation : humiliés et avec des graves difficultés économiques.
Ceci m’amène à repenser à toutes ces commémorations franco-allemandes ou même mondiales sur les dernières grandes guerre, sur ces cours d’histoires, ou on a eu de cesse de nous dire qu’il fallait qu’on se rappel de ce qui s’était passé pour éviter les prochaines guerre. Foutaise.
Si l’Union Européenne, et les Allemands en particuliers avaient retenu la leçon, le problème grec aurait été bien moins grave. Ils ont humilié son peuple et demandé des sacrifices économiques impensables.
Et ensuite ils semblent s’étonner qu’un parti qui tend vers les extrêmes (il y en a de plus extrêmes, et depuis l’élection il me semble qu’ils font du bon travail) arrive au pouvoir.
C’est qu’ils avaient oublié ce que c’était que la démocratie. L’Union Européenne est l’une des institutions les plus anti-démocratiques qui soient d’après moi dans le sens ou elle fait croire à tout le monde qu’elle est le cœur même de la démocratie, mais au final, les parlementaires ne décident que très peu de choses. Mais c’est un tout autre sujet et j’y reviendrais très certainement dans un futur post. Bref.
Dans ces moments je me demande donc à quoi sert l’Europe, l’Union Européenne, à part à faire gagner encore plus d’argent et de puissance à des personnes qui en ont déjà bien assez voir bien trop.
Si nous ne sommes pas là pour considérer les Grecs comme nos concitoyens, comme nos frères, comme des hommes et des femmes, enfants et grands parents, alors l’Union Européenne n’est qu’une machine à fric qui un jour noir tombera dans les méandres de l’histoire et restera comme un souvenir d’une grande histoire manquée par des hommes et des femmes au pouvoir qui étaient très loin de la grandeur de leur prédécesseurs.
J’vous avait prévenu. Ce post est chiant.
Michel.
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