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J’ai trouvé du travail.
Après 2 longues semaines de marche intense à travers ville, banlieue, bush et terrains boueux, ma catégorie est passée de chômeur à employé.
Je dois faire parti des -0,5% en France ! (En réalité, je ferais partis des chiffres négatifs si ils le restent de mars vu que je suis parti en février, et que les chiffres annoncés étaient ceux de Janvier... ! Je pourrais être président, je participe à la baisse du chômage !)
Non. Plus sérieusement, je fais des inventaires. La régularité n’est par contre pas réellement assurée. J’ai un contrat « casual » signifiant que je travaille uniquement quand on a besoin de moi. En l’occurrence l’entreprise pour laquelle je travaille ayant beaucoup de travail en ce moment, je pense pouvoir travailler assez régulièrement les prochains temps. Enfin, seulement si ma connexion internet me le permet : Les RH nous envoie la liste des magasins à faire pour la semaine d’après, et la répartition se fait en mode « premiers arrivés, premiers servis. » Les plus expérimentés recevant le mail avant les débutants comme moi. Bref. C’est déjà un soulagement de savoir que je pourrais vivre sur de l’argent australien et non plus français.
J’ai deux autres entretiens à venir cette semaine. Un temps plein mais beaucoup moins cool, et moins bien payé, et enfin un travail au stade de Melbourne pour les week-ends.
Tout ça pour une paie bien supérieur qu’en France. 22$/heure soit entre 16 et 18€ selon le taux de change. Pourtant la vie, elle, est certes plus chères mais ne justifie pas cet écart. Je pense que l’écart s’explique en partie par toutes les taxes et sécurités sociales que nous avons en France, totalement inexistantes ici. Pour la retraite c’est pareil.
Mais pourquoi donc nous embêtons nous alors à payer tant de taxes etc en France ?! Oui je dois l’avouer, je me suis moi même posé la question. Mais j’ai très vite su répondre à celle-ci, lors de mon premier « shift » d’inventaire. Rendez vous avait été pris au centre commercial à proximité de l’aéroport (c’est pour vous dire à quelle distance c’est de la ville. En fait, après l’aéroport, c’est la fin de la banlieue.), à 17h30. On était une quarantaine à attendre devant le magasin en question. Dont 4 personnes âgées, 3 d’entre elles devaient être dans leur fin de soixantaine. La 4ème, je l’ai appris par la suite avait 74 ans, son poids devait en faire la moitié. Ce soir là, je suis rentré à 23h20. Elle, devait traversé la ville, elle habitait de l’autre côté, autant dire que je pense qu’elle n’a retrouvé sa maison qu’après minuit.
La voir compter des centaines de produits en verre assez lourd à porter à une main, sur une échelle, à 2 m au dessus du sol, à 21h30 du soir m’a définitivement convaincu que ce model, tant il pouvait donner l’impression de fonctionner bien, avait des limites sociales qui même si elles n’étaient pas visible du premier coup d’œil étaient tout de même assez effrayantes. Alors peut-être que cette femme n’a pas –assez- travaillé dans sa vie, et que par conséquent elle doit faire cela pour pouvoir vivre, c’était peut-être un choix de vie. C’est peut-être le cas, mais c’est peut-être également le cas d’un accident de vie, d’un divorce subit, d’un enfant handicapé à charge, de je ne sais quoi. Alors oui en France on a des abus, mais je préfère les abus à me retrouver travailler à 74 ans sur une échelle et rentrer après minuit chez moi. D’ailleurs peut-être qu’à 74 ans je n’arriverais plus à compter !
Bref mes prochaines semaines vont être moins angoissantes avec de l’argent australien ! J’ai déjà commencé à préparer mes futures expéditions !! Enfin préparé, surtout essayé de voir ce que je veux absolument voir et faire, parce que je crois que ce sera un peu impossible de tout faire ! Mais les choix sont durs !
Michel.